Né en Normandie, dans la région du Mont Saint-Michel, Johnny Lebigot étudie la littérature à Caen à la fin des années 1990. À cette époque, il écrit et collectionne les végétaux et va même jusqu’à croiser ces deux pratiques dans Brins d’histoire, un conte qui, s’il aborde l’impossibilité de nommer, fut tissé à partir de graminées. À 23 ans, parallèlement à son travail plastique naissant, ce passionné de chanson française devient programmateur culturel à Stains en Seine-Saint-Denis. Il y développe une activité autour des musiques improvisées et consacre un lieu à des expositions.
En 2003, il rejoint l’équipe du théâtre L’Échangeur à Bagnolet. De 2008 à 2017, il en est le co-directeur, et initie avec Régis Hebette une programmation autour de formes innovantes.
En 2005, à l’invitation de Thomas Chevalier, un ami peintre et décorateur de cinéma, ému par son étonnante collection qui ne cesse de s’enrichir, Johnny Lebigot imagine sa première table intitulée La Nature et l’Absence. Depuis, il multiplie les expositions – une quinzaine à ce jour – et les formats: sculptures, installations, performances. Ses œuvres poétiques sont centrées sur une recherche des formes, sur la confusion des règnes.
Fragments en vol, presque poussière
Promeneur, je construis mes installations à partir de végétaux, minéraux, champignons ou animaux, que je glane et collectionne : plumes, fleurs, pierres, dents de lion, cheveux, algues, fruits, coquillages, insectes, fragments d’oiseaux et autres arêtes de poisson… Ni colles, ni laques… des assemblages, des emboîtements, de la couture voire du tissage. Rêveur, j’imagine des « établi-table-retable » où tout s’entremêle par delà les règnes, les classifications, au profit de tableaux-mondes qui laissent libre cours à l’imagination.
Pour l’insecte de la Maison, je tirerai les fils d’une toile sans contrefaire celle de ces cousines et prédatrices, les araignées, je ferai un ciel changeant et cosmopolite pour cet animal « en plusieurs parties ». Il sera rejoint, ne lui en déplaise, par d’autres de ses cousins arthropodes, dont on pourra s’amuser à compter les paires de pattes qui furent dans les premières à coloniser la terre. (Un oiseau passe). La métamorphose ne sera pas en reste, végétaux et minéraux se joindront au vol et nous conterons et compterons avec ces dix milliards de milliards.
Johnny Lebigot
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de la Maison des
insectes